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Charlouilles
4 mai 2010

Détache!-lon 1

C'était lors d'un de mes déplacements en province, il était tard, et il faisait chaud. Le magasin d'articles de sport où j'avais décidé de m'arrêter se vidait progressivement, et l'équipe de vendeurs semblait plus concentrée sur la fermeture prochaine que sur ses clients. Pendant que je gesticulais en vain devant le rayon chaque fois que je voyais l'ombre d'un vendeur passer, le magasin se vidait peu à peu.

La chaleur était réellement intenable, de ces chaleurs pesantes qui vous font désirer l'orage. Quelque-part, je comprenais un peu l'envie de prendre la tangente de mes vendeurs. N'empêche, je n'allais pas non plus passer la nuit là : j'avais la moitié de la France à retraverser avant le lendemain matin, et une chambre à air à remplacer pour aller au boulot.

Rapidement ne restèrent plus que deux clients, à part moi, et deux vendeurs : un petit homme trappu que j'avais intérieurement surnommé Culbuto, et sa responsable, une femme que j'estimais trentenaire. Alors que l'un comme l'autre ignoraient - désormais ouvertement - mes requêtes, me signalant sans un regard que "le magasin fermerait ses portes d'ici quinze minutes", j'entendis quelques bribes de conversation entre eux : 

- Tu es certaine que tu ne veux pas que je ferme?

- Non, je vais le faire, je vais prendre une douche avant de partir, je colle.

- Oh, soirée en amoureux ce soir, Mél?

- Tu rigoles, à peine rentrée je me couche, vu ce que j'ai comme route.

J'hésitais un instant, puis tentais le tout pour le tout. L'avantage numéro un de ce genre de magasin, c'est qu'ils fournissent des tas d'endroits pour se dissimuler. Le rayon "camping", par exemple. Je pris ostensiblement le chemin de la sortie, souhaitant bonne soirée à la cantonade, et dès que je fus hors de vue (mes vendeurs papotant à l'arrière du magasin) je plongeais dans une tente de démonstration laissée entr'ouverte par un visiteur.

En dehors de son atmosphère étouffante, mon affut était parfait : je pouvais surveiller les allées et venues des derniers clients - qui furent mis à la porte rapidement - puis de mes vendeurs. Lorsque je vis Culbuto partir et le rideau de fer se fermer, je sus que j'avais fait le bon choix.

Après quelques minutes d'absence totale de bruit, je décidais de sortir. Trouver l'arrière boutique ne fut pas très compliqué, et de là le bruit de l'eau m'indiqua la douche. Je pris le parti de faire un tour du magasin pendant qu'elle finissait sa douche : de rares caméras de surveillance, juste pour éviter la fauche et éteintes le soir, ainsi qu'une alarme "bris de glace". Rien de bien génant pour la suite. J'en profitais pour ramasser quelques accessoires qui pouvaient m'être utiles, dont une barre fer suffisamment longue et lourde pour être dissuasive.

Quelques minutes plus tard, à nouveau posté dans l'arrière-boutique, j'attendais que ma vendeuse ait fini de se rhabiller. Depuis le coin sombre où je me cachais, je la vis sur le point de renfiler ses chaussures. Sans attendre, je posais doucement l'extrémité de ma barre sur son cou : 

- Relève-toi tout doucement...

Je notais un instant d'hésitation bien prévisible dans ses gestes, puis elle s'exécuta.

- Mets-toi face au mur, les mains appuyées le plus haut possible.

- Qu'est ce que vous voulez? qu'elle demande en s'éxecutant. Curieusement, elle est très calme. Difficile à dire si c'est de la maitrise ou de la résignation. Pour un peu, je serais troublé :

- Rien de bien terrible. Je n'ai l'intention de voler, blesser, violer ou tuer personne. Si tu suis précisément mes instructions, aucun mal ne te sera fait.

- J'ai déjà été braquée deux fois, vous savez...

- Rien de tel pour ce soir, c'est promis.

(...)

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Charlouilles
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